RETOUR SUR LES ÉTATS GÉNÉRAUX DES COOPÉRATIVES D’ACTIVITÉ ET D’EMPLOI (C.A.E.) : VERS UNE ALLIANCE POLITIQUE NATIONALE !

Depuis plusieurs mois, les 2 réseaux de CAE (COPEA et Coopérer pour Entreprendre) travaillent avec la CG SCOP, la confédération générale des Société Coopératives de Production, à tisser les contours d’une alliance politique nationale.

Entre avril et juin dernier, une consultation nationale a été organisée pour préparer les États Généraux qui ont eu lieu les 13 et 14 septembre à Paris où Co-actions était représentée par Cécile Marsan, co-gérante et Benjamin Caillard, entrepreneur salarié associé membre du Comité de direction.Etats G CAE 2 En Nouvelle-Aquitaine une rencontre régionale avait été organisée en juin, regroupant la plupart des CAE du territoire, pour co-construire le périmètre de ce projet d’alliance autour de 4 axes : Représentation et Lobbying, Communication et Promotion, Juridique et Observatoire des CAE. Au niveau national, une consultation numérique a permis à 68 CAE de contribuer. Les résultats font apparaître une priorité majoritairement donnée à agir sur la Représentation et Lobbying ainsi que la Promotion grand public.

Toutes les CAE, appartenant ou non à un réseau ont été invitées à participer aux États Généraux. L’objectif était de co-construire un horizon commun pour les CAE et de dessiner les contours de la future alliance. Au total, plus de 140 participants issus de 75 CAE ont participé à ces deux journées de travail, d’échanges et de débats.

Etats G CAE 1Les États Généraux ont démarré avec un temps d’échange sur le contexte politique et les enjeux stratégiques des CAE. Les participants ont été invités à réagir avant de se retrouver en ateliers pour s’approprier ces projets stratégiques en collectif, échanger et débattre, identifier les points de convergence et de divergence existants, proposer des solutions et imaginer les rôles que pourraient avoir une alliance nationale pour défendre au mieux les intérêts des CAE. Les différentes têtes de réseau – Coopérer Pour Entreprendre, Copéa, CGSCOP, BIGRE, Fédération des Scop du bâtiment – ont ensuite partagé leur positionnement quant au projet d’alliance et sa pertinence vis-à-vis de leurs =>projets respectifs et de cette ambition commune.

La seconde journée des États généraux a été bâtie sur les travaux de la veille et sur les résultats des consultations numériques. Les participants ont pu dessiner une feuille de route pour poursuivre ce projet d’alliance nationale. Trois scénarios ont ainsi été présentés pour porter l’alliance des CAE :
=>Informelle, sans structure juridique créée ;
=> Structure inter-réseau non intégrée à la CGSCOP ;
=> Structure fédérale intégrée à la CGSCOP.

Pour chaque scénario, des ateliers ont été organisés pour déterminer les freins, les craintes, les leviers à activer pour favoriser la réalisation du scénario et enfin les forces présentes dans les réseaux et les CAE pour construire ce modèle. Ces travaux ont ensuite été présentés à l’ensemble des participants avant de sonder l’avis de chacun sur chacun des scénarios.

A cet exercice, le projet de fédération des CAE constituée au sein de la CGSCOP a recueilli le plus d’avis favorables. Ce scénario, dont le projet, le modèle économique, la gouvernance restent à définir, sera étudié au sein d’un comité de pilotage qui démarrera le 9 novembre prochain.

Des enjeux pour la suiteEtats G CAE 3

Un des défis pour la suite va consister notamment à continuer de dépasser les réseaux existants. Même s’il y a la volonté de faire ensemble, il semble nécessaire de s’ouvrir plus aux CAE hors réseaux et de bien créer une fédération de CAE et non uniquement un rapprochement de 2 réseaux au sein d’une fédération. Cette approche aura une incidence sur l’ensemble des éléments constitutifs : gouvernance, modèle économique… . Cette fédération ne fera pas tout, mais elle viendra fortement questionner l’objet et l’existence des réseaux actuels. Il y a donc un nécessaire re-positionnement à enclencher.

Un autre défi va être d’avancer sur un modèle économique qui correspond à nos structures (cotisation ou non, moyens alloués par la CGSCOP…), et d’inventer une gouvernance cohérente qui permettra un fonctionnement en réseau, l’inter-coopération, la dynamisation des coopératives et la mise en lien des personnes.

Enfin, le défi du périmètre et des sujets sur la table de la future fédération semble essentiel. Il est indéniable que l’institutionnalisation liée à la création de la fédération pourra permettre une reconnaissance plus forte dans le paysage et qu’elle facilitera le portage juridique et les négociations pour faire évoluer les modèles. Au-delà de cette approche, il faudra réussir à attraper des sujets clés pour le statut d’entrepreneur·e-salarié·e-associé·e (convention collective par exemple) et faire en sorte de s’appuyer sur les nombreux savoirs-faire du réseau de CAE.

gpe entrepreneur couleurL’enjeu pour Co-actions sera de porter et partager les pratiques hybrides qui nous caractérisent entre coopérative d’accompagnement, entreprise partagée et acteur du développement territorial. Outre les défis décrits plus haut, il semble important de se saisir de ce nouvel espace pour en faire un lieu d’échanges, de coopération et de prospective pour appréhender ce que sera l’entreprenariat coopératif de demain.

Pour Co-actions, retour de Cécile Marsan.