La Coopérative d’activité et d’emploi au service de démarches agricoles et alimentaires de territoire

Depuis un peu plus d’un an, Co-actions est de plus en plus sollicitée pour accompagner des porteurs de projet dans les alternatives agricoles, agro écologiques et alimentaires [maraichers en micro-maraichage et/ou permaculture, traction animale, traiteur locavore, transformation en lactofermentation etc.]. Dans le même temps, émergent un certain nombre d’initiatives dans les territoires d’intervention de Co-actions [Lot-et-Garonne, Sud-Gironde, Landes] visant à mettre en lien les différents acteurs intervenant sur toute la chaine alimentaire de la graine à l’assiette [citoyens, porteurs de projet et agriculteurs installés, collectivités, associations, si possible université ou centre de recherche].

AbeilleConvaincu.e.s que la coopération est une alternative durable et souhaitable au modèle entrepreneurial dominant et qu’il est urgent de recouvrer notre souveraineté alimentaire ET inspiré.e.s par les réflexions plus globales sur l’agriculture et l’alimentation, nous avons souhaité apporté notre part pour « changer notre façon de manger pour changer le monde », expression empreintée à Hugues Sibille, Président du Labo de l’ESS dans – son Edito du Compte Rendu des ProspectivESS sur Agriculture & Alimentation durables.

Création d’un établissement agricole : du champ à l’assiette !

Co-actions a souhaité créer un établissement agricole pour pouvoir :
accueillir et accompagner ces activités qui frappent à notre porte,
explorer le principe de la coopération à l’échelle d’un territoire défini entre les différents acteurs intervenant dans la filière [agricole et agroalimentaire]
s’engager aux côtés de ses partenaires pour soutenir la transition de cette filière

Ils et elles développent déjà des activités agricoles et agro-alimentaires dans notre coopérative :
– Simon Decok, Francesco Barbe, Jonathan Hay – Maraichage chez Tera
Noémie Lebastard – Traiteur bio local
Charges Quinard – Travaux agricoles à traction animale (cheval)
Lucie Schneider – Paysagiste, maraichage
Benoit Reche – Jus (légumes et fruits) pressés
Sylvain Gicquel – Huile d’olive et autres produits bio grecs
– Claire Brachet – produits lacto-fermentés
Darminiasih LAFON – Traiteur

Christine Denibaud, Cap Santé Social – sensibilisation prévention santé alimentation

Co-actions a fait le choix d’ancrer son action sur la métropole bordelaise et dans des villes moyennes [Agen, Dax, Mont de Marsan, Langon] ainsi qu’en zone rurale avec le déménagement du siège de la coopérative à la Ferme de Marahans, à Captieux, dans cette logique de coopération territoriale.
En effet, il est apparu tout à fait pertinent de s’appuyer sur le levier citoyens/consommateurs urbains sensibilisés aux alternatives alimentaires [circuits courts, produits bio, respect de l’environnement] pour accompagner et développer des projets d’installation en zone rurale et renforcer ainsi le lien entre ville et campagne.
Par ailleurs, la cohabitation sur le site de Maharans avec le projet de la Ferme des filles porte également un potentiel de développement important avec la possibilité de partager du foncier agricole et permettre ainsi l’hébergement physique de porteurs de projet.

Une CAE agricole pour participer au développement soutenable des territoires

A travers ce projet, Co-actions poursuit plusieurs objectifs :
apporter un accompagnement de qualité aux porteurs de projet de la filière agricole-alimentaire
établir des partenariats locaux avec des structures intervenants dans l’accompagnement à l’installation et partageant nos valeurs (AGAP 33, ADEAR 40, ADERA 47, Terre de liens, Porte greffe, etc.)
inscrire nos projets agricoles et alimentaires dans les dynamiques territoriales ESS portées par les collectifs Cap Solidaire pour le Sud-Gironde et PLOUCS pour les Landes
contribuer au développement des démarches agricoles et alimentaires de territoires donnant une place aux initiatives alternatives

Nos partenaires envisagés :
– Espace Test Agricole Porte-Greffe (Blanquefort)
– Cap Solidaire (Langon) // PLOUCS (Rion des Landes) // TERA, éco village expérimental
– ADEAR 40 (Rion des Landes)
– CIVAM Bio des Landes
– AGAP 33
– Eco lieu Jeanot (Rion des Landes)
– Réseau Reneta
– La Ferme des Filles (Captieux)
– Les Conseil départementaux des Landes et de Gironde
– La Région Nouvelle-Aquitaine

Berce

Pour aller plus loin sur Agriculture et Alimentation durables :

Extrait de Les prospetivESS – Agriculture et alimentation durables, Séminaire – Temps 1 // LABO ESS

Si l’on prend en compte l’ensemble de la chaîne depuis la production agricole jusqu’au traitement des déchets alimentaires, il s’avère que l’agriculture et l’alimentation sont responsables de 36 % des émissions de gaz à effet de serre : c’est plus que les secteurs des transports ou du bâtiment. L’impact de l’ensemble des produits animaux représente 89% de ces émissions sur 86% des terres agricoles [1]. A cela s’ajoutent les autres impacts négatifs de l’agriculture intensive sur nos écosystèmes : pollution de l’eau et de la terre, appauvrissement du sol, problèmes de santé pour les producteurs, etc. Changer notre façon de produire et notre façon de consommer est donc essentiel pour atteindre nos objectifs environnementaux.
L’ESS est largement représentée dans le secteur agricole puisque 75% des agriculteur.rice.s sont membres d’une coopérative et que 40% du chiffre d’affaires de l’agro-alimentaire est d’origine coopérative en France. Les acteurs de l’ESS sont également présents aux autres maillons de la chaîne : préparation, transformation, distribution et consommation. On pensera au développement rapide des circuits courts à travers les associations pour le maintien d’une agriculture paysanne (AMAP) par exemple, à la création de véritables filières agroalimentaires territoriales par des pôles de coopération économiques comme Bou’sol ou la Bio pour tous, à la distribution coopérative de Biocoop ou encore aux supermarchés coopératifs comme SuperCoop.
Les défis agricoles et agroalimentaires de l’ESS :
Relocaliser l’agriculture : en développant les terres maraîchères en zone urbaines et les jardins partagés, en assurant des acquisitions foncières par les collectivités pour un approvisionnement de proximité, en privilégiant les baux ruraux à clauses environnementales, en favorisant l’achat de terres agricoles par le biais de l’épargne citoyenne via Terre de Liens, en créant des infrastructures logistiques qui prennent en compte les besoins des producteurs régionaux avec de petits volumes de production, etc.
Favoriser l’installation de nouveaux agriculteurs : en promouvant par exemple les coopératives d’activité et d’emploi, le réseau Reneta, les coopératives d’installation en agriculture paysanne – CIAP, dont l’accompagnement sous forme de « stages paysans créatifs », en assurant un portage temporaire pour financer les premiers investissements, en développant le bail à domaine congéable, etc.
Soutenir la transition vers des filières agroécologiques : en favorisant la reconversion des agriculteur.rice.s par la création d’un revenu spécial, en utilisant les closes des marchés publics pour favoriser l’approvisionnement des établissements en produits bio et/ou locaux , en organisant d’une part des transferts de compétences entre réseaux ayant fait leurs preuves et initiatives émergeantes, d’autre part des échanges-actions avec des chercheurs, etc.
Promouvoir un autre mode de consommation : en favorisant l’alimentation bio dans la restauration collective publique et privée, en informant les enfants dès l’école primaire sur les enjeux de santé liés à l’alimentation, en accompagnant et en formant les citoyens à d’autres habitudes alimentaires, en les aidant à mieux comprendre l’impact de leurs achats alimentaires, etc.
Renforcer la gouvernance des territoires : en organisant une gouvernance participative entre tous les acteurs, en généralisant la création de pôles territoriaux de coopération économiques ou de projets alimentaires territoriaux – PAT – pour l’animation de la transformation agricole des territoires.
Améliorer l’opérationnalité des coopérations et collaborations : en favorisant les statuts qui disposent ou disposeraient de certains avantages comme les groupements d’intérêt économique et environnemental, les Scop, les CUMA, les SCIC, les CIVAM, les PTCE, en créant des pôles de logistique inter-opérateurs pour mutualiser des produits et des moyens, en travaillant sur la R&D en innovation technologique et sociale, etc.)
Financer les projets : en œuvrant pour un projet de loi complétant les compétences des communautés de communes pour permettre aux petits acteurs territoriaux de se saisir des financements européens, en créant des fonds dédiés à la transition alimentaire, en incitant les acteurs du secteur à utiliser les plateformes de crowdfunding spécialisées, en développant une ingénierie financière pour leur permettre de solliciter les financements les plus adaptés, etc.
Mesurer l’impact de la transition agroécologique dans les territoires : en reconnaissant et en rémunérant les services rendus par les filières agroécologiques notamment dans la PAC, en adoptant un mode de comptabilité prenant en compte d’autres indicateurs que le capital financier, etc.

Cécile Marsan, Directrice générale et coordinatrice pour Co-actions